Dieu? Le plus grand scientifique!

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Les trois Adams.

  

*Résumés de livres*

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DIEU DE L'UNIVERS

Par Jean-Marie PELT - science et foi - Ed. Fayard 1997
(1re partie - Chapitres 1-6)


Ce livre, dédié à tous : scientifiques, politiciens, médias ou religieux de tous bords, cherche, comme notre club à ébaucher une relation positive entre science et foi. Il aboutit à un humanisme écologique éclairé par une approche de réconciliation entre Dieu et l’homme.
 
J’ai pensé utile et intéressant pour nous d’en résumer quelques chapitres, résumés qui paraîtront peu à peu, selon mes possibilités. Ce livre offre en effet d’excellents raccourcis des concepts proposés par diverses célébrités. Il remet aussi en question toutes les "certitudes" scientifiques du 20e siècle. Et son Épilogue est bouleversant et... prometteur pour notre avenir.


INTRODUCTION
 
L’auteur, Jean-Marie PELT a écrit de nombreux autres ouvrages depuis 1969 à ce jour, tous sur un fond d’écologie; p. ex. "Au fond de mon jardin" Fayard 1992 qui traite de "la bible et l’écologie". Mais dans le présent livre, il va plus loin et aborde solidement le problème de Dieu dans notre actuelle "civilisation".
 
Très généralement il voit deux voies dans la connaissance humaine : la foi religieuse et la rationalité scientifique. La première tient son origine dans l’intuition qui a son centre dans notre cerveau droit. La seconde provient de la raison, dont le siège se trouve dans le cerveau gauche. Ce concept traverse tout l’ouvrage, et l’auteur pense que ces 2 voies de la connaissance se sont affrontées un peu bêtement durant tout le 20e siècle, et qu’elles ne sauraient que s’associer durant le siècle qui commence.

Pour cela il nous invite à descendre du train emballé du progrès pour regarder un peu alentour; pour entendre les plaintes des hommes désorientés par cette fuite éperdue en avant, qui efface nos points de repère du passé; pour que nous saisissions aussi la majestueuse puissance de la vie, qui ne saurait se réduire au seul ADN!


CHAPITRE 1
 
Au 1er chapitre, il nous parle de la découverte d’Yves Coppens en 1974, soit du squelette de "LUCY " (ou Lucie), morte à 22 ans, il y a environ 3,2 millions d’années. La capacité de son cerveau (1330 cm3) lui permet de constater qu’en si peu de temps le cerveau humain a pu grandir si vite qu’il est devenu ce formidable "ordinateur" actuel, constitué de 100 milliards de neurones, soit autant que d’étoiles dans la Voie Lactée Ce cerveau humain résulte de la superposition de 3 cerveaux successifs :

  • le plus ancien, celui des reptiles (l’hypothalamus, qui contient nos pulsions les plus primitives)
     
  • celui des mammifères (le système limbique, d'où proviennent nos émotions et notre sociabilité)
     
  • enfin, le cerveau proprement humain (le néocortex ou l’écorce cérébrale, d’où provient notre univers psychique).

CHAPITRE 2
 
L’auteur ici analyse nos 2 hémisphères cérébraux, caractérisés par leur asymétrie (qui n’existe pas chez le singe, par exemple). Le prix Nobel Roger SPERRY a précisé les localisations cérébrales, et montré que chacun de nos 100 milliards de neurones a la possibilité de multiplier par 10 000 les interconnexions possibles avec d’autres cellules nerveuses! L’hémisphère gauche concerne le langage : la perte de la parole est en effet due à une lésion du lobe frontal gauche. Dès 1960, on sait son rôle dans le développement de la pensée abstraite (les maths, les sciences, etc., etc.). Il fonctionne vraiment comme un ordinateur.
 
Quant à l’hémisphère droit, il saisit les informations globales et en fait la synthèse. Il vibre à la musique, saisit intuitivement et imagine. De lui vient la créativité, qualité qui fut particulièrement évidente chez Jules Verne, Picasso ou Einstein... Il s’exprime par images et symboles; il est plus sensible à l’unité profonde de l’Univers; c’est le siège du génie. Mais, bien sûr, les 2 hémisphères travaillent toujours en étroite symbiose!


CHAPITRE 3
 
L’auteur compare 2 personnalités caractéristiques du Moyen Âge, chez lesquelles domine, soit la mystique, soit la raison.
 
Le premier, François d’Assise, né en 1181 fut saisi, après une jeunesse bourgeoise et agitée, par une expérience spirituelle bouleversante. Il prend alors au pied de la lettre l’Évangile, vend tous ses biens et quitte sa famille. 10 ans plus tard, ses compagnons sont déjà plus de 5000, répartis dans l’Europe entière. Pour lui, répondre à l’appel de Dieu était simple : choisir la voie la plus étroite, le chemin le plus ardu, ce qu’il fit durant toute sa brève vie (il est mort en 1226). Dans les règles qu’il dut édifier pour son "Ordre" franciscain, il a toujours placé la barre au plus haut. Modèle du chrétien parfait, il souffrira comme le Christ de l’incompréhension du monde religieux officiel, jusqu’à en mourir à 45 ans, "nu comme un ver, sur la terre mouillée de la Portioncule, son petit couvent près d’Assise". Seule l’intéressait la pureté de l’âme dans l’union mystique à Dieu et l’amour du prochain. Précurseur et prophète, uni à Dieu, comme Christ à son Père, il ne voyait dans la nature que des frères et sœurs... L’auteur cite intégralement le fameux hymne à la Création, composé "alors qu’il gisait sur un pitoyable grabat, visité par des mulots particulièrement arrogants".
 
Le 2e personnage, c’est Thomas d’Aquin, né en 1225, peu avant la mort de François, à Aquino dans le Royaume de Naples. C’était un bon vivant, obèse, éternel étudiant, l’un des plus grands penseurs de tous les temps, devenu le Patron des Universités. Il entra dans l’Ordre des dominicains (fondé peu de temps auparavant par Dominique Guzman) qui mettent l’accent sur l’étude et la prédication. Thomas a édifié un monument philosophique inébranlable, qui a façonné des générations de théologiens jusqu’au 20e siècle. Tout en accordant la priorité à la foi, il ne peut que s’harmoniser avec le monde et le progrès technique. La foi se construit; elle ne contredit pas la raison, mais lui ouvre le champ d’un discours rationnel sur Dieu : la théologie est l’intelligence de la foi, pense-t-il. "Bref, avec Thomas la nature, l’homme, la science, la connaissance, sont unanimement matières à discourir sur Dieu"...
 
Cependant, si François fut aussi un remarquable organisateur (à sa façon), Thomas eut des extases fréquentes, au cours desquelles il recevait des lumières divines... Donc, il y eut prédominance chez l’un de l’activité du cerveau droit (François) - et prédominance chez l’autre du cerveau gauche (Thomas) - la mystique et la raison - Il existe bien 2 voies de la connaissance, dont l’heureux mariage est indispensable au plein épanouissement de l’être humain (ex. : Einstein).


CHAPITRE 4
 
Deux exemples sont encore donnés par l’auteur, concernant la prédominance chez l’un et l’autre de l’un ou de l’autre hémisphère cérébral. Les portraits de René Descartes et de Blaise Pascal vont encore mieux nous éclairer sur son point de vue.
 
Pascal, de santé fragile, surdoué, mathématicien et brillant scientifique aux intuitions géniales, reconnaît pourtant déjà dans les "Pensées" les limites de la science. Il installe dès lors ses certitudes dans sa foi, accordant davantage d’importance à la grâce divine qu’aux efforts humains.
 
- "Comme je ne sais d’où je viens, ainsi que je ne sais non plus où je vais; je sais seulement qu’en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains de Dieu..." puis il écrit son fameux pari :
 
- "Dieu est ou Il n’est pas! Mais de quel côté pencherons-nous? La raison ne peut rien déterminer... donc quel pari prendre?... Prenez le gain et la perte... Dieu est ou n’est pas. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’Il est, sans hésiter..."
 
Pascal né en 1623 trouve la foi en 1646 à Port-Royal (sa première conversion). Mais c’est le 23 novembre 1654 à 31 ans qu’il est réellement baptisé dans le Saint-Esprit et qu’il crie ses fameuses paroles : "Certitude, certitude, sentiment, joie, paix!" Cet éblouissement l’accompagnera jusqu’à sa mort en 1662, 8 ans plus tard, à travers un état maladif constant. Désormais il s’intéresse non plus au Dieu des philosophes, mais à celui de Jésus-Christ (ce qu’on a appelé sa 2e conversion). C’est la découverte du Dieu caché dans la nature, dans l’Écriture, dans l’histoire et dans notre propre histoire...du Dieu invisible à l’œil, mais pourtant parfaitement visible à travers les événements qui appellent tout naturellement à la foi, pour le croyant. Pour Pascal, la raison n’est pas capable de démontrer que Dieu existe, ni qu’il n’existe pas, d’où cette parole classique de Pascal attribuée à Dieu. "Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé".
 
Quant à Descartes, son contemporain, lui aussi de santé fragile, souvent alité, ancien élève des Jésuites, il part de sa propre pensée : "Je pense donc je suis" pour s’élever à la conception de l’Être parfait. Fantastique penseur dans son "Discours de la Méthode", il rêve d’étendre la certitude mathématique à tout. Ainsi pour lui l’animal n’est qu’une machine et l’homme aussi, n’en différant que par l’âme que Dieu y a jointe. De cette vision sont issus, matérialisme, scientisme et ... cartésianisme.
 
Ardent défenseur de la liberté et du libre arbitre, il sépare aussi radicalement l’âme du corps, professant qu’il y a en nous deux principes en opposition : la partie corporelle et la partie immatérielle, purement intelligente. L’être humain est ainsi affecté d’une scission interne : s’il s’oppose à la nature extérieure, il s’oppose ainsi en partie à sa propre nature...
 
Atteint de pneumonie, Descartes mourant en février 1650, reconnaît ses erreurs, estimant que "Dieu avait permis que son esprit demeurât si longtemps embarrassé dans les ténèbres, de peur que ses raisonnements ne se trouvassent pas assez conformes à la volonté que le Créateur avait de disposer de sa vie..."
 
Pascal le génial, l’intuitif, le mystique, illustre la prééminence du cerveau droit, tandis que Descartes le philosophe, le rationaliste amorce le mouvement qui va sans cesse se développer en Occident par l’absolue prééminence du cerveau gauche, jusqu’à la science moderne.
 
Ainsi à l’aube des temps modernes, Pascal et Descartes illustrent-ils le vieux débat qui nous intéresse dans ce club, opposant science et foi, déduction et intuition...


CHAPITRE 5
 
Dans le Chapitre 5 de son livre, J.-M. Pelt décrit comment cette guerre entre ces deux tendances va se développer par les découvertes de quatre savants qui vont secouer les vieilles conceptions de la religion à propos de la Création. C’est d’abord l’astronome polonais Nicolas Copernic, un chanoine, qui en 1500 se rend à Rome. Secrètement - comme les alchimistes du Moyen âge - il découvre que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil, et non l’inverse! L’œuvre de Copernic ne fut publiée par l’un de ses élèves qu’à sa mort en 1543 dans son fameux "De revolutionibus", ouvrage qu’il a dédié au pape Paul III. Copernic propose une nouvelle représentation de l’Univers.
 
Quelques années plus tard, l’astronome anglais Thomas Digger se détache encore de Copernic en proposant de supprimer la "sphère des fixes" où étaient piquetées les étoiles, anéantissant le système immuable de Ptolémée, qui était devenu quasi celui de la Bible pour la religion chrétienne de l’époque. Du coup l’Univers devenait infini, inspirant les thèses du jeune Giordano Bruno.
 
Celui-ci, formé au couvent des dominicains de Naples, se permit d’aller beaucoup plus loin dans cette révolution copernicienne, en faisant l’unanimité contre lui : théologiens catholiques et protestants, ce qui finit par le conduire au bûcher! Émigrant de ville en ville en France, à Genève, en Allemagne ou à Oxford en 1583, il rencontre Galilée à Venise, puis arrêté, soumis en vain à la torture, il est brûlé vif à Rome le 17 février 1600.
 
Puis vint Galileo Galilei, dit Galilée, un solide gaillard, réaliste, qui confirme diverses théories de Copernic, mais un siècle plus tard. En 1609, il construit sa fameuse lunette astronomique, découvre 4 satellites de Jupiter, les phases de Vénus, comparables à celles de la Lune... On imagine les réactions du monde religieux! Il affirme que dans le domaine physique l’Écriture sainte n’a pas valeur de juridiction :
 
"Nous n’avons pas à chercher dans l’Écriture un enseignement proprement dit de l’astronomie", et "l’intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment l’on doit aller au ciel, et non comment va le ciel..." intuition génialement moderne que beaucoup encore de nos jours n’ont pas comprise!
 
Traduit devant le Saint-Office à l’âge de soixante-dix ans, Galilée se défendit avec peine et dut prononcer à genoux l’abjuration de sa doctrine. La tradition rapporte qu’en se relevant, il frappa la terre du pied et s’écria : "Et pourtant, elle tourne!" Notons qu’il fallut attendre 1992 pour que le pape Jean-Paul II le réhabilite enfin...
 
Les bouleversements de l’astronomie eurent cependant pour conséquence une remise en question radicale des croyances astrologiques qui avaient eu une période faste au Moyen Age, où Bacon disait : "alchimie, astrologie et magie sont les trois éléments de base des sciences naturelles"! Même position chez les Arabes, où les astres sont considérés comme des signes de la volonté d’Allah... et du reste, l’astrologie est encore profondément géocentrique et donc archaïque. De même, l’alchimie sera malmenée par le progrès des sciences positives, en particulier par les découvertes de Lavoisier sur la composition chimique de l’eau, malgré sa mort sur l’échafaud, le 8 mai 1794.
 
Puis ce fut la révolution biologique avec Darwin, qui publiait en 1859 "De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle". Le concept d’évolution semblait ébranler la création originelle décrite par la Genèse. Darwin, en vrai visionnaire ose appliquer son principe de sélection naturelle aux origines biologiques de l’homme, qui se serait ainsi extrait peu à peu de sa condition animale initiale. Une lady anglaise s’est écriée : "Descendants des singes? ...espérons que ce n’est pas vrai, et, si ça l’était, pourvu que la chose ne s’ébruite pas!". Mais nul n’ignore plus aujourd’hui que physiquement l’homme descend, comme les singes, d’un lointain ancêtre commun.
 
Ainsi, non seulement la Terre n’est plus comme on le croyait au centre de l’Univers, mais l’homme conteste le double récit de la Création de la Genèse. Ainsi la science de la fin du 19e siècle sortait victorieuse; dominatrice et sûre d’elle-même, elle détenait La Vérité... C’était l’ère du scientisme triomphant.
 
De son côté, l’église romaine était acculée à se replier sur son pré carré. Elle a dû combattre sur deux fronts : celui de la science, mais aussi celui des autres confessions chrétiennes issues de la Réforme. C’est apparemment une éclatante victoire du cerveau gauche et du rationalisme réducteur hérité de Descartes. Certes, il apparaît aussi de grands mystiques en diverses religions, et le cerveau droit continue à se manifester, mais dans des phénomènes marginaux. Sauf peut-être en art, où l’impressionnisme semble échapper à cet étau du rationalisme.


CHAPITRE 6
 
Mais ce paysage scientiste, gage de toutes les utopies, allait être bouleversé dès le début du 20e siècle, mettant à mal cette éphémère religion de la science. Dans le 6e chapitre, l’auteur explique la nouvelle révolution "la science contemporaine, s’exprimant dans le langage mathématique, en vient à énoncer des résultats qui ne sont plus des évidences pour la raison." Tel est le résultat de la théorie de la relativité générale d’Einstein qui conduit à remplacer l’espace euclidien à 3 dimensions, par un espace-temps "courbe" difficile à conceptualiser... et tout devient relatif. Les choses s’aggravèrent encore avec l’avènement du quantum qui allait secouer la physique jusque là bien trop sûre d’elle-même.
 
Plusieurs expériences révélaient dans les années 20 que les électrons, les photons et autres particules se comportent à la fois comme des ondes et comme des objets. Puis le schéma de l’atome en forme de système solaire avec ses électrons gravitant autour du noyau s’effondrait à son tour! Avec Eisenberg, il n’est plus possible de connaître simultanément la position d’un électron autour du noyau et sa quantité de mouvement...Voici donc la physique qui aboutit elle aussi à l’une de ses limites, même dans le réel qu’elle ne peut plus prétendre expliciter dans sa totalité. Dès lors se pose la question : "le cerveau peut-il comprendre rationnellement le cerveau?"
 
Ainsi la physique quantique reste de la seule compétence d’un cercle restreint d’initiés, mais la physique nucléaire a fait grand bruit dans la 2e moitié du siècle avec la bombe atomique d’Hiroshima. Puis les suites de l’accident de Tchernobyl, le problème de gestion des déchets et de la prolifération redoutée de la radioactivité, ont atteint aussi les limites des technologies issues du scientisme trop sûr des physiciens.
 
L’astrophysique aussi a connu certes des développements spectaculaires avec Hubbles qui postula l’expansion de l’univers et la théorie du big-bang. Mais désormais cet univers a donc un commencement et l’apparition de l’homme ne peut en être dissociée. Il fallait que cet univers soit tel qu’il est pour l’engendrer!
 
Et si n’importe lequel de ses paramètres physiques avait eu des variantes infimes, jamais l’évolution n’aurait pu aboutir à l’homme et à son cerveau! C’est le principe anthropique de l’astronome anglais Brandon Carter. Parmi les milliards d’univers possibles, en faisant varier même de peu les constantes physiques fondamentales au départ, seul le nôtre est apte à engendrer la vie! Jacques Monod avait donc tort en privilégiant le hasard, et Trinh Xuan Thuan a pu en conclure que "la notion de création, écartée avec dédain par Laplace et ses successeurs, trouve ainsi un support scientifique au moment où l’on s’y attendait le moins".
 
Et l’astrophysique a aussi eu ses désillusions. Aucune trace de vie sur Mars... ni dans le système solaire. Et pas de signe d’extraterrestres intelligents venant du Cosmos... Quant à la biologie, techniquement elle avance, jusqu’aux actuelles manipulations génétiques. L’ADN et divers éléments s’agencent dans le plus formidable jeu de mécano jamais inventé! La botanique et la zoologie, sciences naturelles et purement descriptives sont désormais éliminées des universités, comme l’astrologie sous Colbert... Mais la biologie reste incapable d’engendrer la vie ex nihilo!
 
Déjà paraît vieillotte la foi scientiste de Jacques Monod qui écrivait glorieusement en 1970, dans "Le Hasard et la Nécessité" : "L’ancienne alliance est rompue, l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité de l’univers d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part." Personne n’osa le contredire officiellement à cette époque... Mais sur son lit de mort, ses dernières paroles furent :"Pourquoi? Pourquoi?"
 
Quant à l’évolution, si elle reste à la base des travaux des biologistes, elle est très fragmentaire en réalité. En effet, la sélection naturelle n’explique en rien le gain de complexité des grands embranchements. De plus, les fossiles intermédiaires entre deux niveaux d’organisation n’ont jamais pu être trouvés... et personne n’a pu expliquer la création de l’œil... Pourtant, même si le dogme darwinien est un peu écorné, il reste une base essentielle de travail. Mais il faut reconnaître que l’essentiel des mécanismes de l’évolution biologique reste encore inconnu...
 
Enfin, il est certain qu’il a existé des liens étroits entre le darwinisme et le marxisme, fondés l’un et l’autre sur la compétition impliquant le succès du plus fort. Engels écrivait à Marx en 1859 : "Ce Darwin, que je suis en train de lire est tout à fait sensationnel. On n’avait jamais fait une tentative d’une telle envergure pour démontrer qu’il y a un développement historique de la nature, du moins avec un pareil bonheur."
 
Et, après sa rencontre avec Darwin, Marx lui répondit en 1862 : "Ce qui m’amuse, chez Darwin que j’ai revu, c’est qu’il déclare appliquer la théorie de Malthus aux plantes et aux animaux...chez lesquels il reconnaît sa propre société anglaise..."  Malthus, déjà à la fin du 18e siècle, avait en effet insisté sur le rapport entre le volume des populations et les ressources disponibles, et la compétition qui en découlait pour leur appropriation, au détriment des plus faibles. Mais la chute du marxisme pourrait bien aussi présager celle du darwinisme, qui reste toujours incapable de rendre compte de la genèse des embranchements.
 
En neurologie, John C. Eccles prix Nobel de Médecine en 1964, a publié "Evolution du cerveau et création de la conscience". Cet ouvrage rééquilibre celui de Jean-Pierre Changeux, qui avait postulé en 1983 dans "L’homme neuronal" que les possibilités combinatoires du cerveau humain étaient suffisantes pour rendre compte de toutes les capacités humaines : ... "Le clivage entre activité mentale et neuronale ne se justifie pas; désormais, à quoi bon parler d’esprit?". Eccles inverse le raisonnement et fait du cerveau le récepteur de la conscience, et non plus son émetteur! S’il est, c’est vrai un superbe ordinateur, l’âme en reste le programmateur : "Le grand mystère, réside dans notre création en tant que programmateurs. Ainsi l’esprit et le cerveau restent des entités séparées... mais en interaction."
 
De la neurologie à l’intelligence artificielle il n’y a qu’un pas. Richard Dawkins affirme qu’une ère informatique succédera à l’ère biologique, et que nous ne serons plus que les garçons de course des robots du futur! Dépendant déjà de sa voiture, l’homme moderne le sera encore davantage de son ordinateur...
 
Mais dans toutes les sciences et techniques, et même dans les sciences humaines, les dogmes se trouvent ébranlés. Car les sciences comme les religions ont leurs dogmes, et leurs clercs intransigeants et sectaires. Mais pour ce nouveau millénaire on peut espérer qu’un climat plus ouvert accompagne partout, et dans toutes les sciences, la chute des idoles et l’effondrement du vieux credo scientiste.

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